Stand Your Ground

Voici une vidéo réalisée en marge du festival de street photography à Londres en 2011. Une association (Shoot Experience) a décidé de réaliser un “testing” afin de vérifier si la loi, qui permet à tout citoyen de photographier librement tant qu’il reste dans l’espace public, était correctement appliquée à Londres. 6 photographes ont ainsi été chargés de sillonner les rues de Londres avec leur trépied. Ils étaient tous filmés par un acolyte.

Le constat est double :

1- Les 6 photographes ont systématiquement été abordés par des agents de sécurité des bâtiments devant lesquels ils s’étaient positionnés. Dans la majorité des cas, le discours tenu a été le même : interdiction de photographier ou de filmer le bâtiment sans autorisation quand bien même le photographe objectait qu’il photographiait sans intention commerciale et surtout qu’il était dans l’espace public (le trottoir en l’occurrence).

2- Dans 3 cas sur 6, l’échange, bien que courtois, s’est terminé par l’appel de la police qui est venue contredire les agents de sécurité en leur rappelant la loi et le fait qu’ils outrepassaient leurs prérogatives.

Après plusieurs abus liés à une interprétation abusive des lois anti-terroristes, la police londonienne a fait un gros effort de pédagogie auprès de ses troupes et l’on peut ainsi constater que le message est passé. Ce n’est pas le cas en revanche en ce qui concerne les agents de sécurité et leurs responsables qui continuent d’invoquer ces lois pour empêcher quiconque de photographier l’architecture de certains bâtiments.

Grand fan de photographie architecturale ce sujet me tient particulièrement à coeur. Depuis deux ans que je photographie dans Paris, il m’a en effet été demandé de ranger mon trépied et d’arrêter mes prises de vue à 5 reprises. Si le plan Vigipirate a été invoqué une fois à raison, j’ai eu beaucoup de mal à obtenir des arguments convaincant de la part de mes interlocuteurs dans les autres cas : gêne de la circulation (dans un parc vide un dimanche matin), interdiction de photographier un bâtiment privé (alors que je photographiais une simple façade rt que je me trouvais sur le trottoir ), interdiction de photographier avec un trépied car cet outil est paraît-il synonyme de photographie professionnelle et donc d’utilisation des clichés à des fins commerciales…

Souhaitons que les choses évoluent dans le bon sens et que la photographie ne rejoigne pas la cohorte de domaines dans lesquels la liberté de chacun régresse.

(via Peta Pixel via Reddit)